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Petit colis : une taxe de 3 euros sur tous les articles importés dans l’Union européenne à partir du 1er juillet 2026

Sébastien Lecornu proposait une taxe de deux euros. L’Union européenne veut frapper encore plus fort contre Shein et les plates-formes étrangères : à partir du 1er juillet 2026, les petits colis importés dans l’UE seront taxés à hauteur de trois euros par catégorie d’articles, annonce Bruxelles ce vendredi, selon une décision prise par les ministres de l’Économie.Les colis d’une valeur inférieure à 150 euros, dont l’immense majorité arrivent de Chine, bénéficiaient jusqu’ici d’une exemption de droits de douane.Il y a un mois, les ministres des Finances européens avaient approuvé la suppression dès l’an prochain de l’exonération de droits de douane dont bénéficient ces colis.Une forme de concurrence déloyaleCette mesure vise à lutter contre le déferlement sur le Vieux Continent de produits chinois à bas prix et ne respectant souvent pas les normes européennes, achetés sur des plates-formes asiatiques comme Shein, Temu ou AliExpress. Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91 % provenaient de Chine.Cet afflux de paquets importés sans aucun droit de douane est dénoncé avec de plus en plus de vigueur comme une forme de concurrence déloyale par les producteurs et les commerçants européens.De plus, la masse de colis arrivant dans les aéroports et ports européens est telle que les douaniers sont fréquemment dans l’incapacité de contrôler leur conformité. Difficile dans ces conditions d’intercepter les produits dangereux ou contrefaits avant qu’ils n’arrivent dans les mains des consommateurs.« L’instauration d’un montant forfaitaire sur les petits colis est une victoire majeure pour l’Union européenne », a salué le ministre français de l’Économie Roland Lescure, qui a porté ce combat à Bruxelles.« Ces colis, aujourd’hui, (représentent) une concurrence déloyale par rapport à un commerce de centre-ville qui lui paie des taxes et donc il est essentiel d’agir et d’agir vite, sinon on agira trop tard », avait-il expliqué à l’AFP en amont de cette décision.Des travaux d’HerculeLa France, en plein bras de fer avec le géant de l’e-commerce d’origine chinoise Shein, après le scandale de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A, est en pointe dans ce dossier.La mesure était en fait déjà prévue dans le cadre de la réforme de l’Union douanière (le système douanier européen), mais celle-ci ne doit s’appliquer qu’en 2028. Les ministres de l’Économie de l’UE se sont donc entendus à Bruxelles sur un dispositif transitoire, qui s’appliquera à partir du 1er juillet prochain, et jusqu’à l’entrée en vigueur d’une solution pérenne qui devrait accompagner ou précéder la réforme douanière.Pour ce faire, ils devaient trouver une solution simple à mettre en œuvre, en attendant que la plate-forme de données douanières prévue dans la réforme, qui doit grandement faciliter la perception des droits de douane, devienne opérationnelle.Appliquer dès 2026 aux petits colis les droits de douane habituels, dont les taux varient selon des grilles de catégories ou sous-catégories de produits et en fonction des pays d’importation, aurait été une tâche herculéenne, risquant d’engorger encore plus des services douaniers déjà débordés.La France avait proposé à ses partenaires d’imposer une « taxe forfaitaire », c’est-à-dire d’un montant fixe, plutôt qu’une taxe proportionnelle comme le préconisait la Commission européenne. Et c’est l’option défendue par Paris, beaucoup plus dissuasive, qui a été validée.Une première étapeEn revanche, la mesure ne s’appliquera qu’en juillet, alors que Paris militait pour une entrée en vigueur dès le premier trimestre.Mettre en place un système transitoire « n’est pas simple, car nous devons le faire avec nos moyens existants », en attendant la plate-forme de données, avait expliqué en amont un diplomate européen.La taxation des petits colis n’est qu’une première étape d’une offensive de l’UE contre l’avalanche de produits chinois qui entrent sur son territoire : elle devrait s’accompagner de l’instauration à partir de novembre 2026 de frais de traitement sur ces mêmes colis valant moins de 150 euros. Bruxelles a proposé en mai de les fixer à deux euros par paquet.Cette somme aidera à financer le développement des contrôles, et contribuera selon l’UE, avec la perception des droits de douane, à rééquilibrer les règles du jeu entre les produits européens et la concurrence « made in China ». En outre, plusieurs pays membres, comme la France et l’Italie, ont déjà annoncé la mise en place de tels frais de traitement à l’échelle nationale.

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