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Péage non payé : pourquoi les arnaques personnalisées par SMS se multiplient… et ne vont pas disparaître

Le SMS sans faute d’un numéro masqué interpelle : « cher(e) client(e), un solde impayé de 6,80 euros reste dû. Sans régularisation avant le 10/12/2025, votre service sera suspendu définitivement. Merci de suivre les instructions sur… » La missive redirige vers un faux site de paiement, aux couleurs d’un service de péage autoroutier.Devenu un sinistre classique de l’escroquerie par « smishing », le message, signé de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), est utilisé par ces entreprises privées avec la même technique : demander de payer en urgence un dû en retard. Objectif de cette nouvelle arnaque en ligne ? A minima siphonner vos données personnelles, au pire prélever une petite somme tout en récupérant des coordonnées bancaires.« Nous avons vu les premiers messages arriver au printemps et, depuis, toutes les sociétés d’autoroutes comme Vinci ont été touchées. Les SMS au nom de la Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (Sanef) sont, eux, apparus il y a trois ou quatre semaines en ciblant les conducteurs de la zone », se souvient Christophe Sicard, expert cybersécurité de la plate-forme d’aide aux victimes Cybermalveillance.gouv.fr.Les entreprises peinent à juguler le phénomène. « Nous sommes victimes d’usurpation d’identité par des campagnes de phishing que nous ne pouvons pas anticiper. À ce titre, nous avons déposé plainte contre X », nous précise Ulys. « Nous avons affaire à des attaques contextualisées rendues crédibles car elles visent des services que nous utilisons vraiment au quotidien », analyse Bernard Montel, directeur technique EMEA de la société de cybersécurité Tenable.L’IA pour des attaques « personnalisées »Dernière en date, une campagne cible les utilisateurs de l’A13, avec ses péages en flux libre, qui n’auraient pas payé le passage. Avec un détail troublant dans l’hameçonnage. Certains messages frauduleux poussent le souci du détail à mentionner le nom, le prénom mais aussi la marque du véhicule et sa plaque d’immatriculation.Rien d’étonnant car les cybercriminels ont industrialisé leurs pratiques. Ils exploitent la masse de données personnelles dans la nature à la suite des fuites de grandes enseignes ou d’institutions. Nom, prénom, numéro de téléphone ou adresse e-mail personnelle… la multiplication vertigineuse de ces vols d’informations personnelles fournit une matière première inespérée aux cybercriminels spécialisés dans le « phishing » ou le « smishing ».Compilées dans de gros fichiers, ces millions d’informations valent au début des dizaines de milliers d’euros à la revente sur les plates-formes illégales. Elles circulent ensuite gratuitement, sous forme de packs prêts à l’emploi d’escroqueries. « Ils procèdent comme le font les réseaux sociaux en agrégeant les données et ils appliquent des modèles d’IA pour classifier les données et générer des attaques personnalisées », pointe Bernard Montel.Plus besoin de lancer un grand filet de pêche, les victimes sont ciblées pour optimiser le rendement. « Ils ont effectué un travail de recoupement avec les noms et les plaques d’immatriculation fuitées chez des garagistes ou des entreprises de maintenance automobile comme Autosur ou Norauto pour faire un profilage exhaustif », explique Christophe Sicard. De plus en plus perfectionnées, ces attaques appellent à élever votre niveau de vigilance et, surtout, à ne jamais réagir dans la précipitation.

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