cupure logo
1212budgetfrancebrandt2026plusaprèsparisliquidationfrançais

« Une terrible nouvelle » : le groupe Brandt placé en liquidation judiciaire, 700 emplois menacés

Les salariés de Brandt, un des derniers gros fabricants d’électroménager en France, sont désormais fixés sur leur sort, deux mois après le placement en redressement judiciaire du groupe.Le tribunal des affaires économiques (TAE) de Nanterre a prononcé ce jeudi la liquidation du groupe, a annoncé le président de la région Centre-Val de Loire, malgré le projet de reprise en société coopérative (Scop), soutenu par le gouvernement et les élus locaux.« C’est une terrible nouvelle, un choc et un coup très dur porté à l’industrie française », a réagi François Bonneau, évoquant un « traumatisme » à « la veille de Noël », pour les quelque 700 emplois du groupe supprimés après cette décision. Il a précisé qu’il se rendrait aux côtés des salariés de l’usine située près d’Orléans dans la journée.« Une décision très choquante »Devant une des usines du groupe, à Vendôme, qui emploie 93 salariés dans le Loir-et-Cher, une soixantaine de salariés ont fait part de leur colère. « C’est une décision très choquante. On a tout fait, mais ça n’a pas marché, on était bien ici, on est tous sous le choc. Les fêtes de Noël seront tristes », a déclaré Célia Pinto, devant plusieurs braseros allumés. Comme d’autres, elle a décidé de brûler des documents administratifs devant l’usine, façon de dire « au revoir à Brandt ».« C’est de la rage, de la colère, de l’incompréhension. On se sera battus jusqu’au bout », a abondé le secrétaire CGT Melkonyan Khachatur.Brandt, propriété depuis 2014 du groupe algérien Cevital, réalise 260 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise subit notamment les conséquences des temps difficiles vécus par le secteur du gros électroménager.Affecté par la crise persistante de l’immobilier, il a enregistré l’an dernier un nouveau recul de ventes (-3,9 %), après avoir déjà baissé en 2023.Les politiques souhaitaient sauver un « savoir-faire » françaisParmi les offres déposées, seul le projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, aurait permis de sauver au moins 300 emplois, sur les près de 700 que compte Brandt en France, avait indiqué le ministre délégué à l’Industrie Sébastien Martin. Il constituait aussi l’unique possibilité de sauver les deux usines du groupe, situées près d’Orléans, dans le Loiret, et à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, selon des sources syndicales.Face au risque de disparition de la marque, le gouvernement et les élus locaux ont multiplié les prises de parole pour assurer qu’une reprise par les salariés, notamment au nom d’un « savoir-faire » français, était possible.La métropole d’Orléans a promis un apport, tout comme la région Centre-Val de Loire qui a confirmé mardi qu’elle « mettrait les moyens financiers », en ajoutant que le portage des sites industriels est notamment envisagé pour un montant entre 4,5 et 5 millions d’euros. « On est déjà à peu près à 15 millions d’euros mobilisés », a précisé Sébastien Martin mardi sur RMC.« On ne comprend pas, les soutiens étaient là, une mobilisation sans précédent avait été faite par les pouvoirs publics », a dit François Bonneau, qui avait estimé précédemment le total des engagements publics à « près de 20 millions d’euros ».Quelques minutes après l’annonce, le gouvernement a fait part de sa « profonde tristesse » après la liquidation judiciaire du groupe électroménager Brandt, « un fleuron français qui s’éteint », des mots signés du ministre de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, et de son collègue en charge de l’Industrie, Sébastien Martin.Rappelant avoir annoncé un soutien de l’État à hauteur de 5 millions d’euros et le soutien des collectivités, ils ont déploré que « malgré cela, les autres acteurs indispensables n’ont pas souhaité se positionner pour sauver Brandt », semblant désigner, sans les nommer, les banques.Le gouvernement avait ces derniers jours appelé les banques à « jouer le jeu », leur soutien étant indispensable pour convaincre le tribunal de la viabilité de l’unique projet de reprise déposé, sous forme de Scop, soutenu par le groupe Revive.Disparition de trois autres marques françaises d’électroménagerLa tâche s’annonçait difficile, pour un groupe dont la production est quasiment à l’arrêt. Entre 20 et 25 millions d’euros au total seraient nécessaires pour relancer l’activité de Brandt, qui ne pourra plus payer les salaires après le 15 décembre, ont affirmé des sources concordantes.Avec cette décision, le fabricant des produits Brandt disparaît, tout comme les trois autres marques françaises d’électroménager Vedette, Sauter et De Dietrich.Outre ses deux usines en France, en Centre-Val de Loire, Brandt possède un centre de service après-vente en région parisienne, à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise). Son siège social est situé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Commentaires

Actualités commerciales, économique