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Législative partielle à Paris : le choc entre Rachida Dati et Michel Barnier fait perdre la tête au socle commun

Législative partielle à Paris : le choc entre Rachida Dati et Michel Barnier fait perdre la tête au socle commun
Paris - Un avant-goût des tensions fratricides pour les municipales et la présidentielle? La législative partielle, à la rentrée, au cœur de Paris, donne lieu à une bataille d’ambitions entre Rachida Dati et Michel Barnier, qui pourrait déclencher une guerre ouverte entre ces barons LR, mais aussi avec la macronie. La candidature dans la deuxième circonscription de Paris de l’ancien Premier ministre, qui se présente pourtant comme le garant du socle commun bâti à son arrivée à Matignon entre la macronie et LR, a franchement contrarié certains partenaires de la coalition gouvernementale. Aux dires d’un cadre de Renaissance, qui déplore «une méthode maladroite», il aurait même «fait voler en éclats» les discussions en cours entre Rachida Dati et le parti macroniste pour désigner un successeur au député Jean Laussucq, qui siégeait avec Renaissance et a été déclaré inéligible vendredi dernier par le Conseil constitutionnel. Selon ses proches, le sang de la ministre de la Culture n’a en tout cas fait qu’un tour après la sortie de Michel Barnier, adoubé par le président de LR Bruno Retailleau. D’autant que le parti a aussitôt désigné sur les réseaux sociaux le Savoyard comme son «prochain député»... sans attendre qu’il soit éventuellement élu et même officiellement investi. Ces tensions surgissent à moins de neuf mois des municipales où Rachida Dati entend conquérir Paris. Et à moins de deux ans de la présidentielle où les divisions risquent de plomber une candidature unique du socle commun. Sourde oreille «Ni elle ni Gabriel Attal n’ont répondu aux appels de Michel Barnier», s’agace auprès de l’AFP un dirigeant des Républicains. Une information nuancée par le cadre Renaissance qui évoque un coup de fil entre les deux ténors LR mardi en fin d’après-midi, «mais il a voulu passer en force». Mme Dati a alors fait chauffer son téléphone pour annoncer à ses interlocuteurs son intention de briguer également cette circonscription huppée, qui s'étend le long de la Seine, du VIIe arrondissement dont elle est la maire jusqu’au Ve. Les alarmes ont aussitôt retenti chez Les Républicains, qui doivent se réunir le 28 juillet pour investir leur candidat. Les différents dirigeants du parti se sont aussi efforcés de démentir la rumeur qui circulait sur une candidature de Michel Barnier à la mairie de Paris en mars «si Rachida Dati était empêchée», après sa mise en examen dans une affaire de corruption avec l’ex-patron de Renault Carlos Ghosn. Autre source de discorde entre les deux barons: lors de l'élection du président LR en mai, Michel Barnier a soutenu Bruno Retailleau, tandis que l’entourage de Rachida Dati a milité pour Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui a voté la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon, Marseille comme le voulait la ministre. Dans une lettre publiée jeudi par le JDD, adressée aux adhérents LR de la capitale, elle assure être «restée fidèle à notre Mouvement» et qu’elle se «refuse aux conflits de personnes». «Elle confond les enjeux», commente à l’AFP le numéro 2 de la fédération LR de Paris, Jacques-Yves Bohbot, qui craint «une division de la droite» dans une circonscription où la socialiste Marine Rosset avait créé la surprise l’an dernier en arrivant en tête au premier tour et en obtenant 44% des voix au second, finalement remporté par Jean Laussucq. La victoire est désormais «plus dure» à obtenir dans ce fief historique de la droite surtout si les deux figures LR se lancent dans la course, observe un dirigeant macroniste. «Les deux ont trop à perdre», estime cette source, qui refuse de céder le siège Renaissance «en pure perte» aux Républicains, d’autant que la droite lui a déjà ravi un député lors d’une autre partielle en début d’année à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Au final, pour le dirigeant LR, Mme Dati n’a pas l’intention de se présenter, mais cherche juste à intimider M. Barnier «pour qu’il retire sa candidature». Les macronistes pourraient aussi vouloir entrer dans la danse: la ministre Clara Chappaz serait disposée à se lancer dans la course, selon le journal Le Parisien. Dati, Barnier, Chappaz ... La balle est chez Bruno Retailleau. «Il a les clés et il doit trouver une porte de sortie», relève le dirigeant macroniste. Et de lancer un avertissement: «lIs ont besoin de nous». Antonio RODRIGUEZ avec Juliette COLLEN © Agence France-Presse

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